03/07/2024
LA HIÉRARCHIE DES VALORISATIONS EN EUROPE CONTINENTALE.
Les valorisations des différents marchés boursiers européens sont loin d’être homogènes. Certaines places affichent structurellement des PER (price earning ratio) médians plus élevés que les autres, parfois pour des questions de répartition sectorielle. Mais de manière contre-intuitive, les pays les plus chers ne sont généralement pas ceux où la croissance des résultats des émetteurs est la plus élevée.
Avec nos algorithmes, nous collectons en permanence les données boursières et fondamentales de près de 5000 sociétés européennes, ce qui nous permet d’établir la hiérarchie des valorisations sur le vieux continent. Le ratio de cours sur bénéfice, basés sur les nombres d’actions annuels moyens et les VWAP, ressort à un peu plus de 14x en 2023 en Europe pour les sociétés rentables (9x sociétés en pertes incluses). De manière structurelle, les sociétés cotées des pays nordiques sont celles qui affichent les niveaux de valorisations les plus élevés autour de 20x leur résultat net. A l’exception de la Norvège, où la part importante des énergies fossiles et du secteur bancaire au sein de la cote tire les valorisations médianes vers le bas. Le PER médian y est inférieur à 10x. Il est également intéressant de constater qu’en Suisse, l’ensemble des secteurs se traite sur des multiples de valorisation plus élevés qu’ailleurs.
Plus globalement, les pays matures d’un point de vue économique affichent des valorisations 30% supérieures à celles des pays d’Europe de l’Est, avec parfois un écart du simple au triple. Et ce, alors même que la croissance des résultats des émetteurs y est plus faible. L’accès à l’information, la barrière de la langue et la masse peu importante d’investisseurs locaux expliquent en partie l’attractivité apparente des multiples du bloc CEE. D’un point de vue conjoncturel, la proximité des pays baltes avec la Russie dans un contexte géopolitique tendu, n’a pas aidé à renverser la hiérarchie. Au contraire, les multiples y ont diminué de près de 10% par rapport à 2022.
LES SMALLCAPS À LA PEINE AVEC UNE CROISSANCE DES BNPA À L’ARRÊT
On constate aussi des divergences importantes de comportements entre les petites/moyennes capitalisations et les grandes capitalisations. Dans la grande majorité des pays matures, les blue chips ont connu en 2023 une bonne performance boursière en lien avec une progression sensible de leurs bénéfices. A l’inverse, les small et midcaps ont reculé dans quasiment toutes les géographies en l’absence de progression de leurs BNpA. Ce phénomène met en lumière la capacité des grands groupes internationaux à aller chercher de la croissance en dehors d’Europe, quand les plus petites sociétés dépendent davantage de la vigueur des économies locales et ont globalement un pricing power plus faible dans un contexte inflationniste.
Le phénomène est particulièrement visible sur les principales places européennes que sont la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. L’écart de performance boursière entre les sociétés dont la capitalisation dépasse 10 milliards d’euros et les autres est de près de 20% avec d’un côté une progression médiane de +12% et de l’autre un recul médian des cours de -5%. Des performances en lien avec une croissance médiane des résultats nets de 8% pour les bigcaps contre un repli de l’ordre de -1% des bénéfices médians des small et midcaps.
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