02/05/2023
LES CARACTÉRISTIQUES DES MARCHÉS ACTIONS DES CINQ PRINCIPAUX PAYS DE LA ZONE EURO.
Les Bourses des cinq principaux pays de la zone Euro, classés par leur production de richesse (PIB), agrègent près de 2000 entreprises accessibles aux investisseurs. Chacune se distingue par des caractéristiques qui lui sont propres, comme une fiscalité avantageuse pour les grands groupes aux Pays-Bas ou un important renouvellement de la cote en Italie. Chacune a également son secteur de prédilection en matière de nombre de sociétés cotées.
Les 5 premiers pays de la zone Euro concentrent 80 % du PIB de cet espace monétaire qui en compte 27. Il n’y a pas meilleur exemple de la loi de Paretto. Loin devant la France avec une production de richesse quasiment 50 % supérieure, l’Allemagne compte pourtant 30 % de sociétés cotées de moins que la France. La raison en est probablement que l’Allemagne compte tout simplement moins d’entreprises privées que la France avec respectivement un peu plus de 3 millions et un peu plus de 4 millions d’entités déclarées. Les sociétés allemandes sont plus généralement de taille supérieure. Le nombre de PME et d’ETI est 3x plus élevé en Allemagne qu’en France où les TPE dominent le paysage. Ce phénomène se traduit mécaniquement dans la distribution des sociétés cotées par capitalisation. Près de 40 % des sociétés cotées en France affichent une valeur de marché inférieure à 100 millions d’euros contre moins de 30 % en Allemagne.
A l’inverse, les Pays-Bas occupent la première place en termes de proportion de très grandes entreprises au sein de la cote locale. Avec une fiscalité avantageuse, ils ont attiré les holdings de grands groupes mondiaux. 20 % des entreprises d’Euronext Amsterdam ont une capitalisation boursière supérieure à 10 milliards d’euros. Les transferts de bénéfices au nom du droit de propriété intellectuelle, c’est-à-dire la facturation par les holdings de redevance à leurs filiales étrangères pour l’utilisation de la marque du groupe y sont légion puisque faiblement taxés. Il en va de même pour la fiscalité des plus-values de cession et des dividendes distribués par les filiales à leur holding. Et jusqu’à récemment, ces grands groupes avaient la possibilité de négocier leur taux d’imposition sur les sociétés avec l’administration.
L’ITALIE SE DISTINGUE PAR LA QUANTITÉ D’IPO ET LA LIQUIDITÉ DES SMALLCAPS
Un autre pays fait figure d’exception. Il s’agit de l’Italie dont Euronext a pris le contrôle, succédant au LSE. C’est la dynamique des introductions en Bourse qui y est frappante. 40 % des entreprises cotées à Milan le sont depuis moins de 5 ans. Autrement dit, l’Italie compte 150 IPOs depuis 2018 pour un total de 440 sociétés cotées aujourd’hui. La liquidité des sociétés cotées à Milan est aussi 2x plus élevée qu’en France, en Allemagne ou en Espagne avec une rotation médiane de leur capital de 35%. La mauvaise exécution générale des business plan d’introduction par les smallcaps couplée à la séniorité d’une grande partie de la cote de ces 3 pays a tendance à réduire les volumes d’échanges. Par ailleurs, la proportion d’entreprises italiennes cotées qui émettent régulièrement des BSA est élevée, ce qui accentue indirectement la liquidité des actions de ces sociétés. En Espagne, le nombre d’introductions en Bourse et la proportion d’IPOs récente sont proches de l’Italie. Mais les chiffres sont à relativiser. La quasi-totalité des IPO a lieu sur le MTF local, BME Growth (ex-MAB), dont la liquidité est pratiquement inexistante.
D’un point de vue sectoriel, la France est en tête de tous les secteurs en nombre de sociétés cotées hormis la Finance et les Utilities mais ce phénomène tient surtout au fait que la France compte le plus grand nombre de sociétés cotées. En proportion, chaque pays se démarque dans un ou deux secteurs. La France s’illustre dans les sciences de la vie après la vague importante d’IPO de biotechs qui s’est opérée au milieu des années 2010. De manière contre-intuitive, l’Allemagne est bonne dernière dans l’Industrie avec moins de 15% de sociétés cotées provenant de ce secteur. En revanche, la Deutsche Boerse compte plus de 20% de sociétés issues du secteur technologique. La suite est plutôt logique puisqu’on retrouve l’Espagne en leader de l’immobilier et les Pays-Bas en tête dans la Finance et la consommation de base puisqu’elle héberge les sièges de très grands groupes internationaux. En Italie, c’est la consommation discrétionnaire, plus particulièrement le luxe, qui occupe la première place, ce qui profite également au secteur de la communication.
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